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Alain GORIC'H (Journaliste) Le savez-vous les 6 types de handicap reconnus par la loi (La revue APAJH N° 101 - Mars 2009)


LE SAVEZ-VOUS LES 6 TYPES DE HANDICAP RECONNUS PAR LA LOI

 

Alain GORIC'H

 

 

 

L'article 2 de la loi du 11 février 2005 propose pour la première fois une définition du handicap, qui s'entend comme "toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions". La loi dresse ensuite la liste des champs sur lesquels peut porter l'altération "fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap (...)".

 

 

Les causes des handicaps sont très variées. Elles peuvent êtres congénitales ou traumatiques et survenir à tout moment de la vie (traumatismes extérieurs, maladies). Voici six grandes catégories de handicap dont la classification n'est ni officielle ni figée, elle propose une description simplifiée.

 

 

Le handicap moteur

 

Le handicap moteur résulte de toute atteinte de la capacité de tout ou partie du corps à se mouvoir, réduisant l'autonomie de la personne et nécessitant parfois le besoin de recourir à une aide extérieure pour l'accomplissement des actes de la vie quotidienne.

 

 

Le handicap sensoriel

 

Le handicap sensoriel résulte d'une atteinte d'un ou plusieurs sens. Les plus connus ouvrant droit à compensation sont les atteintes de la vue et de l'ouïe mais des séquelles de traumatismes crâniens par exemple peuvent aussi altérer l'odorat (anosmie) et en répercussion, le goût. La déficience auditive désigne l'altération plus ou moins sévère de la capacité auditive d'une ou des deux oreilles. On parle de surdité lorsque la perte de la capacité auditive (unilatérale ou bilatérale) est complète. La déficience visuelle désigne l'altération plus ou moins prononcée du champ de vision et de l'acuité visuelle. Au niveau le plus sévère de l'altération, on parle de cécité.

 

La loi de février 2005 a introduit la distinction entre handicap mental et handicap psychique, une distinction demandée depuis 2001 par les associations d'usagers et de professionnels du secteur. Les termes de "handicap mental", "déficience intellectuelle", "maladie mentale" et "handicap psychique" sont très facilement confondus. Il convient toutefois de les distinguer.

 

 

Le handicap mental

 

Le handicap mental implique une déficience du niveau du développement intellectuel, mesuré à l'aune de ce qui est considéré, dans une société donnée, comme un développement intellectuel "normal" en fonction de l'âge réel de la personne. Des critères importants entrent en ligne de compte, comme les aptitudes à manier des concepts abstraits et faire face à des situations compliquées et variées. Le développement insuffisant des capacités mentales entraîne l'impossibilité d'un apprentissage normal et d'une réaction appropriée aux circonstances de la vie quotidienne.

 

 

Le handicap psychique

 

Le handicap psychique peut être défini comme la conséquence ou les séquelles d'une maladie mentale sur les facultés d'intégration sociale d'une personne. Son développement intellectuel est normal voire parfois supérieur à la moyenne, mais c'est l'expression de ses capacités intellectuelles qui est altérée par l'ensemble des troubles psychiques dont elle souffre. Le handicap psychique résulte ainsi d'une maladie de la pensée ou de la personnalité dont les symptômes, essentiellement comportementaux, causent une profonde souffrance au malade et font obstacle à son intégration sociale. La difficulté à concentrer son attention, l'angoisse, les pensées obsessionnelles par exemple peuvent l'empêcher d'accomplir une tâche, d'effectuer un travail alors même qu'il aurait, par ailleurs, les compétences requises. A la différence du handicap mental, une thérapie adaptée peut permettre de réduire, parfois guérir la perturbation des facultés mentales. (Ex. : schizophrénie, névroses; troubles bipolaires..)

 

 

Le handicap cognitif

 

Les fonctions cognitives sont l'ensemble des fonctions de la cognition, c'est-à-dire la faculté de connaître (lire, parler, mémoriser, comprendre), la faculté de percevoir (voir et entendre) et la faculté de motricité.

 

Elles se rapportent ainsi aux fonctions permettant d'acquérir une information, la traiter et l'intégrer mais aussi aux fonctions de la mémoire et de l'apprentissage avec le stockage et le rappel de l'information. Elles se rapportent en outre à la pensée et au raisonnement ainsi qu'aux fonctions permettant de communiquer et d'agir. Les fonctions cognitives désignent en fait tous les processus par lesquels une personne va acquérir les informations dont elle a besoin pour régler son comportement dans la vie quotidienne, c'est pourquoi les déficiences cognitives sont très handicapantes (difficultés dans la scolarité, l'insertion professionnelle et sociale). (Ex.: troubles du langage et de l'apprentissage comme la dyslexie, la dysorthographie...troubles de l'attention, de la mémoire).

 

 

Le polyhandicap

 

Le polyhandicap est un handicap grave dont l'expression est multiple : il présente une déficience mentale sévère associée à des troubles moteurs entraînant une restriction extrême de l'autonomie et des possibilités de perceptions d'expression et de relations. L'atteinte de la motricité se traduit par la présence fréquente de paralysies et d'altérations plus ou moins sévère des sens (vue, toucher, ouïe). On rencontre souvent des déformations des membres et du rachis contraignant le recours à des appareillages volumineux. Souffrant souvent d'épilepsie, les personnes polyhandicapées ne parlent pas ou très peu. D'une grande vulnérabilité psychique, elles sont silencieuses, repliées sur elles-mêmes et d'une grande sensibilité au climat environnant. Gravement dépendantes, les personnes polyhandicapées s'adaptent en développant une attention extrême à leur environnement. Elles sont par ailleurs capables de développer progressivement une forme d'intelligence originale (intelligence émotionnelle) grâce à leurs capacités surdéveloppées d'attachement.

 

L'auteur précise : Un handicap manque « volontairement » : celui dû aux maladies invalidantes.

 

 

Alain GORIC'H

 

 

La revue APAJH / N° 101/ Mars 2009 / http://www.apajh.org/

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