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Traumatisme crânien

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Traumatisme crânien

Une grande partie de cet ouvrage concerne les traumatismes crâniens sévères et les atteintes neurologiques, neurosensorielles, neuroorthopédiques qui peuvent en résulter.

Le terme de traumatisme crânien indique un choc sur la tête produit par un coup (accident de la voie publique, chute, arme & )

Si le choc est relativement important, une perte de connaissance brève peut survenir sinon un coma (voir coma).
La profondeur du coma est évaluée par le score de l'échelle de Glasgow qui s'échelonne de 3 à 15 (voir ce terme) du plus profond au plus léger.

Les traumatismes légers n'ont en principe peu pas de séquelles.

Le traumatisme crânien moyen peut entraîner de troubles neuropsychologiques sous forme d'un syndrome post-commotionnel par exemple (voir ce terme)

Le traumatisme crânien sévère survient quand le score de Glasgow est inférieur ou égal à 8 c'est-à-dire de 3 (pour les plus graves) à 8 pendant les 24 premières heures.

En cas de traumatisme crânien sévère fermé par exemple, les lésions cérébrales sont consécutives à l'onde de choc « coup puis contrecoup » (voir ce terme et références) entraînant des hémorragies qui peuvent constituer des hématomes pouvant comprimer le cerveau, de l'oedème cérébral avec augmentation de la pression intracrânienne (PIC) et un engagement cérébral ce qui entraîne une aggravation de l'état neurologique.

En cas de traumatisme crânien « ouvert » notamment une plaie par balle de petit calibre, ou par arme blanche, le coma peut parfois être relativement léger mais les conséquences peuvent être importantes liées à l'infection, à la localisation etc
Le terme de traumatisme crânien grave peut être utilisé dans ce cas.

Il peut ainsi se produire secondairement au traumatisme crânien sévère, une aggravation dont les réanimateurs et les neurochirurgiens en étroite collaboration (utilisant par exemple la télétransmission de l'imagerie des scanners encéphaliques), vont essayer d'en limiter les conséquences.

Les paramètres comme la profondeur du coma, sa durée, sont modifiés par la réanimation dont la sédation. Ainsi: par exemple pour pouvoir évaluer correctement le score de Glasgow pendant l'évolution, il est nécessaire de lever la sédation pour apprécier l'état neurologique du patient.

La gravité est également fonction de la localisation des lésions du cerveau, la présence de fracture avec embarrure, d'une fracture ouverte, de fracture de la base du crâne entraînant une brèche dure-mérienne, l'existence d'une hémorragie méningée, l'importance de troubles neurovégétatifs, l'apparition de crises d'épilepsie, l'importance de l'oedème cérébral, la longueur du coma, l'importance des troubles neurologiques et notamment neuropsychologiques, sensoriels à la sortie du coma et leur évolution etc.

Ensuite les différents bilans effectués par l'équipe pluridisciplinaire prenant en charge la rééducation, permettent d'évaluer les conséquences du traumatisme crânien sur les fonctions cognitives, la motricité, les troubles sensoriels etc.

En expertise, le délai admis pour fixer la consolidation est de trois ans de recul chez un traumatisé crânien grave ce qui est satisfaisant par rapport à l'évolution (voir ce terme). Pour les enfants et les jeunes dont la situation professionnelle n'est pas établie, la consolidation nécessite plus de recul (à l'âge 18 ans en principe pour les enfants, voire plus).

Le pronostic fonctionnel est lié à l'importance des incapacités.

Les traumatisés crâniens qui n'ont pas de séquelles « visibles » comme les séquelles physiques, peuvent faire illusion même auprès d'un médecin. En effet les lésions neuronales diffuses dans le cerveau, qui les caractérise, peuvent d'une part entraîner une atteinte de la motricité « gommée »  sous forme d'une une légère boiterie ou une petite maladresse comparativement aux séquelles d'un patient victime d'un accident vasculaire cérébral ischémique par exemple. D'autre part, les troubles neuropsychologiques qui sont constants, peuvent ne pas être mis en évidence spontanément d'où l'utilisation du terme  de  « handicap invisible» qui correspond essentiellement à des séquelles cognitives non évidentes pouvant même tromper lors d'un examen médical commun.
Ainsi, il est important de situer le traumatisé crânien dans son contexte social, son histoire, répéter et « pousser » les examens et pratiquer un bilan neuropsychologique pour mieux comprendre les difficultés alléguées par la famille par exemple.
Parmi les caractéristiques du « handicap invisible » citons la fatigabilité, des difficultés d'attention, de mémoire, une lenteur qui augmente rapidement au fur et à mesure de l'évaluation et qui sont l'une des causes d'échec de la réinsertion.
Surtout dans ces cas, le dossier médical complet dont les comptes rendus de départ (réanimation, le scanner encéphalique etc.) sont très importants à consulter en expertise ainsi qu'une IRM encéphalique à distance.

La prise en charge pluridisciplinaire comprend outre les médecins et les soins infirmiers, de la kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, psychologue neuropsychologue & . l'aspect social est primordial dès le départ.
Après la sortie des services spécialisés, la prise en charge s'est améliorée avec la création des unités d'évaluation UEROS, la mise en place d'équipes de suivi et une meilleure prise en compte des maisons départementale du handicap mais cela dépend beaucoup des régions .

L'évaluation en expertise reste encore un problème avec un risque de sous-évaluation même si beaucoup de médecins se sont formés, car trop souvent il existe un manque de connaissances à long terme des conséquences du traumatisme crânien sévère.

Ce handicap est important à bien évaluer et à bien réparer, car la victime va, en général, vivre toute sa vie avec les indemnisations qu'elle aura obtenues au titre de la réparation de son préjudice corporel.

Il n'est pas rare, par exemple, que des expertises médicales aient alloué des heures de tierces personnes bien inférieures à celles obtenues judiciairement.

Il faut tenir compte du vieillissement de la personne, de la disparation de ses proches, car la personne gravement handicapée poursuit souvent sa vie seule.

Il est capital que tous ses préjudices soient réparés pour lui permettre de vivre en toute sécurité, dignité, indépendance, et pour protéger sa vie.

Les postes de préjudices, notamment au titre des aides humaines, déficit fonctionnel permanent, aides techniques, préjudice professionnel, logement adapté, véhicule adapté, souffrances endurées, préjudice d'agrément, préjudice sexuel, sont très importants à faire valoir.

Voir coma / urgences-réanimation neurochirurgicale / Préjudice corporel de la victime / Préjudice : adaptation du logement / Préjudice d'agrément / Préjudice : pertes de gains professionnels actuelles et futures / Préjudice : dépenses de santé / Préjudice : Véhicule