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Pénurie de LEVOTHYROX: responsabilité de la puissance publique en matière sanitaire


Transmission ci-après du communiqué de presse de l'académie de médecine du 17 aout 2013 : Pénurie de Levothyrox

Le LEVOTHYROX est le nom commercial d’un médicament fabriqué en France, qui est indispensable pour les malades présentant une insuffisance thyroïdienne. Ce médicament est prescrit notamment contre l’hypothyroïdie et le cancer de la thyroïde, il est vital.

Les traitements pour la thyroïde ont une marge thérapeutique étroite, ce qui signifie que la dose thérapeutique et la dose toxique sont proches. Ainsi toute variation de concentration peut entrainer des effets indésirables pour la santé.

Il a donc été reconnu que le générique n’est pas conseillé, c’est pourquoi les médecins mentionnent généralement sur leur ordonnance de prescription de LEVOTHYROX, la mention « non substituable».

Depuis juin 2013, le LEVOTHYROX rencontre des difficultés d’approvisionnement, alors qu’il est utilisé en France par 3 millions de malades.

Les solutions préconisées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour pallier cette pénurie ne sont pas suffisantes.

C’est pourquoi, l’Académie nationale de médecine a présenté un communiqué de presse le 17 août 2013, intitulé : « Pénurie de Levothyrox » reproduit, ci-aprés.

Les demandes de l’Académie nationale de médecine sont essentielles.

On parle souvent de responsabilité médicale, mais certainement pas assez souvent de responsabilité de la puissance publique en matière sanitaire qui pourtant peut tout et n’agit pas.

Indiscutablement, les malades n’ont pas besoin de voir augmenter la situation de stress et de détresse dans laquelle ils se trouvent, cette pénurie ne devrait jamais exister.

Il est temps que l’Etat intervienne efficacement et énergiquement pour solutionner définitivement ce défaut d’approvisionnement, pour permettre aux patients de vivre et aux médecins d’exercer leur profession.

On ne peut vivre de mots, des prises de décisions s’imposent, la puissance publique doit assurer l’approvisionnement de LEVOTHYROX.

Catherine Meimon Nisenbaum

Avocat à la Cour

Académie nationale de médecine

Communiqué / 17 août 2013  

PĖNURIE DE LĖVOTHYROX

Pour préserver la santé  de milliers de patients, la substitution au Lévothyrox doit être encadrée. Face à des difficultés d'approvisionnement apparues en juin et qui pourraient se poursuivre encore pendant quelques mois, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a notamment décidé d'autoriser "à titre dérogatoire et temporaire" les pharmaciens à remplacer le Lévothyrox par un médicament similaire,  même si la mention "non substituable" figure sur l'ordonnance du patient.

Elle a également décidé d'imposer un contingentement à la distribution des stocks disponibles pour "assurer une répartition équitable sur tout le territoire" et autorisé le laboratoire Merck Serono, qui produit le Lévothyrox, à importer d'Italie "une spécialité équivalente qui sera disponible gratuitement dans les prochains jours".

L’Académie nationale de Médecine recommande instamment que la substitution rendue nécessaire par la pénurie soit mieux encadrée, car les préconisationsde l'ANSM lui paraissent insuffisantes. En effet, tout en reconnaissant que la substitution peut entraîner "un déséquilibre transitoire" (diminution ou augmentation) des taux d'hormones thyroïdiennes, l’ANSM   conseille seulement aux patients de consulter leur médecin traitant dans les 3 à 6 semaines suivant la délivrance du produit pour qu'il "s'assure du maintien de l'équilibre thérapeutique".

Comme l’Académie de médecine l'a souligné dans son rapport « Place des génériques dans la prescription » * :

  • le Lévothyrox est un médicament à marge thérapeutique étroite et que dans certaines indications, un surdosage ou un sous-dosage peut avoir des conséquences graves, notamment chez les femmes enceintes hypothyroïdiennes, les patient(e)s thyroïdectomisé(e)s pour cause de cancer thyroïdien, les patient(e)s souffrant de maladies cardiaques telles qu’une insuffisance cardiaque ou coronaire ;
    • dans ces cas, un délai de 6 semaines avant équilibration d’un traitement inadapté peut être dommageable, tout particulièrement au cours du premier trimestre de la grossess, période pendantt laquelle une consultation rapide est indispensable ;
  • si de nombreux généralistes et endocrinologues prescrivent systématiquement le Lévothyrox sous la mention « non substituable », c'est que des éléments concordants les y incitent, dans l'intérêt de leurs  patients.

C'est pourquoi, afin de ne pas mettre les prescripteurs et les pharmaciens face à un problème insoluble engageant parfois une lourde responsabilité, l’Académie nationale de médecine recommande que soient publiées les teneurs en principe actif (L-thyroxine) du Lévothyrox, de ses génériques et de l’Eutirox, afin d’ajuster la posologie au mieux et le plus tôt possible en cas de substitution rendue incontournable par la pénurie du princeps.

* Rapport du 14 février 2012

http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm?idRub=26&idLigne=2288

Contact presse :nicole.priollaud@wanadoo.fr

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